Montréal, le 16 juin 2021

 

Monsieur Lionel Carmant
Ministre à la Santé et aux Services sociaux
Gouvernement du Québec

 

Pour les familles biologiques, que ferez-vous ?

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Bonjour, Monsieur Carmant,

Le 2 juin 2021, je n’en doute pas, grande fut la joie de l’ensemble des familles d’accueil d’enfants et de jeunes — victimes dans leur milieu familial de grandes négligences, d’abus et de violences— de réentendre dans les médias, l’assurance de 10 M$ qui seront accordés par notre gouvernement, afin de mieux les soutenir. 

Cependant, Monsieur Carmant, après réflexion, en mon esprit et en mon cœur est monté ce questionnement : Que sera donc l’investissement du Québec afin de mieux assainir et soutenir les parents et enfants des familles biologiques ?;

Jusqu’à aujourd’hui, aucun indice n’est parvenu à mes oreilles ou à mes yeux me permettant de supposer que bientôt vous annoncerez un appui financier à des organismes œuvrant au service d’une importante reconstruction des familles biologiques, fondée sur le soutien aux parents. 

Cela devrait être le premier pas pour une réforme pertinente de la famille d’aujourd’hui. Il faut aider les enfants en aidant d’abord leurs parents. Cela est primordial, en notre époque où la fonction et la mission des parents est clairement dévaluée, décriée et où il y a tant à faire pour la revaloriser et la reconstruire. 

Monsieur Carmant, ne suffit-il pas de nous remémorer les idées erronées largement répandues dans notre société québécoise, sous l’influence de l’idéologie laïque ? Voici un échantillonnage des slogans colportés par les militants anti famille : 

« La relation sexuelle chez les ados est chose normale, mais il faut leur offrir des conseils de prévention. » 

« L’avortement est un droit acquis des femmes ! Ne le remettez pas en question ! » 

« Tout doit être fait pour que les jeunes mères soient sur le marché du travail ! » 

« Il nous faut d’urgence augmenter les Centres de la petite enfance… »

« Aujourd’hui, il faut remettre en question la primauté parentale. »

Ces énoncés tendancieux m’amènent à constater un profond dérapage de notre société laïque — imposant des choix non seulement « neutres », mais anti religieux — qui refuse d’éduquer nos ados et nos jeunes au véritable sens de la vie, de l’amour, de la sexualité féconde et, ce qui est plus grave, de nier leur besoin et leur droit d’être aidés à se préparer à la tâche de futurs conjoints et de futurs parents.  

« Un Québec : Pour la dignité des enfants ! » ?

Comme beaucoup d’amis de la famille biologique « traditionnelle », j’avais misé sur les trois premières recommandations du rapport de la Commission Laurent :

  • Respecter et promouvoir les droits des enfant 
  • Agir en prévention, d’abord et avant tout
  • Collaborer pour mieux soutenir les enfants et leurs familles

Mais plus les mois passent, plus me revient à l’esprit et au cœur cette question : Lors de la Commission spéciale sur les droits de l’enfant et la protection de la jeunesse — sous la direction de Madame Régine Laurent — où l’on s’est penché sur la question : Comment éviter des drames comme celui de la petite de 7 ans de Granby décédée à la suite d’actes de maltraitance en son foyer, aurait-on écarté le questionnement des idéologies ci-haut citées sous le prétexte qu’on se doit d’être concret en évitant toute référence religieuse ? 

Si c’était vrai, permettez-moi de vous dire, Monsieur Carmant, que j’ai la conviction que le laborieux travail de la Commission spéciale sur les droits de l’enfant et de la protection de la jeunesse n’aura été qu’un coup épée dans l’eau, à quel grand coût humain et financier ! C’est ce que l’avenir nous dira...

Mais, que faire dignement dans notre Québec pour briser le cercle vicieux des familles dysfonctionnelles qui sont la cause de nombreux blessés de l’amour à tous les âges de la vie ? À cette question, comme directrice et fondatrice du Centre international de recherche et d’éducation familiale (le CIREF), je ne vois rien de mieux que de répondre ceci : 

  • Admettons que, tout au long de leur enfance, les petits de 0 à 6 ans, ont non seulement besoin de faire l’expérience de se savoir aimés de leurs deux parents — qui en font leur priorité — mais aussi de goûter la vie familiale. Ce qui était vrai hier ne le sera-t-il pas pour toujours.
  • Sachons que lors de l’adolescence, filles et garçons ont la tâche humaine et spirituelle de parfaire leur identité sexuelle, d’accueillir totalement leur être sexué (cellules, hormones, organes génitaux et fertilité) et de s’ouvrir à d’autres personnes de sexe complémentaire avec respect et délicatesse. Cela leur permettra, à leur tour et à l'âge adulte, de créer un couple et de transmettre généreusement la vie à leurs enfants. Il faut donc que les parents, parents un jour, parents toujours, soutenus par leurs loyaux collaborateurs, soient adéquatement formés pour instruire leurs ados, au fil du quotidien, en retenant inlassablement cette réalité : le corps aime la vérité.
  • Ne laissons pas totalement à eux-mêmes les jeunes adultes pendant la période de synthèse de leur être masculin ou de leur être féminin, alors qu’ils assument la tâche humaine et spirituelle de se préparer à construire un bel amour. Bien vécue, cette période les rendra aptes — à l’âge de la maturité — de développer un amour conjugal et d’assumer à leur tour la fonction parentale de transmettre la vie à des enfants dont ils prendront soin comme de la prunelle de leurs yeux. Cela demande l’aide délicate de parents avisés et aussi d’un environnement social pouvant les soutenir. 

Nous ne pouvons l’ignorer : reconquérir la fonction de parents, aider les parents à devenir parents et les appuyer efficacement, c’est un défi de taille à relever dans notre société entraînée depuis de nombreuses décennies sur une voie divergente. 

À mon avis, ce défi nous demande de reconstruire d’urgence le fondement de notre société sur des bases humaines et spirituelles cohérentes et solides. Comment ? En faisant d’abord, la vérité sur la définition de la personne intégrale (un être bio-psycho-social et spirituel), du couple humain, de la famille, du processus d’intégration de l’amour et de la sexualité, de l’amour conjugal, du mariage et de la fécondité du couple. 

Depuis plus de 20 ans, notre CIREF tend de toutes ses forces à promouvoir ces valeurs humaines. Afin de vous en convaincre, Monsieur Carmant, je vous invite à visiter notre site Web : www.ciref.ca qui a pour thème Pour une culture de l’amour et de la sexualité intégrés, de la conception à la maturité. Notre site, vous le constaterez, propose un enseignement à distance destiné à tous, mais avant tout, aux parents et à leurs loyaux collaborateurs. Je souligne de façon spéciale un besoin criant pour la préparation de futurs agentes et agents formateurs des parents dans les diverses régions du Québec. 

Convaincue que notre CIREF présente un moyen des plus concrets pour préparer et soutenir les familles biologiques, pour guérir de nombreuses familles dysfonctionnelles et, comme corollaire, pour favoriser le développement intégral des enfants, je vous prie, Monsieur Carmant, d’avoir le courage et l’audace d’en arriver promptement à soutenir financièrement notre organisme qui est prêt à œuvrer pour favoriser les familles dont nos enfants ont besoin. 

En vous remerciant, Monsieur le Ministre Carmant, pour la bonne attention que vous m’accorderez et dans l’espoir d’une réponse favorable, recevez mes meilleures salutations,

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 Solange Lefebvre-Pageau
 Fondatrice et directrice du CIREF
 Infirmière retraitée
 M. Sc., option enseignement
 Certificat en théologie
 Maman et grand-maman
  

 

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