Montréal, 21 juillet 2021
Madame Catherine Lemay
Directrice nationale de la protection de la jeunesse
Et sous-ministre adjointe
Ministère de la Santé et des Services sociaux
Objet : Pourquoi un projet communautaire devrait-il ignorer la dimension spirituelle de l’être humain pour avoir accès au soutien financier du ministère de la Santé et des Services sociaux ?
Bonjour, Madame Lemay,
J’ai bien reçu le Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC) pour le mode de financement en soutien à la mission globale du ministère de la Santé et des services sociaux (MSSS) en réponse à ma lettre du 16 juin 2021 adressée à M. Lionel Carmant, ministre de la Santé et des Services sociaux, lettre demandant un soutien pour les activités de notre organisme.
C’est avec joie que j’ai débuté la lecture de ce Programme en espérant que notre Centre international de recherche et d’éducation familiale (le CIREF) en arrive à obtenir du ministère de la Santé et des Services sociaux le soutien dont il a tant besoin pour favoriser notre projet communautaire autonome que nous identifions ainsi :
L’appui des parents dans l’éducation de leurs enfants
à l’amour et à la sexualité intégrés de la naissance à la maturité
Ce projet a été élaboré en vue de combler l’absence de réponse sociale adéquate au besoin et au droit de tout être humain d’apprendre de ses parents — parents un jour, parents toujours — soutenus par leurs loyaux collaborateurs, voire par la société entière, à devenir affectivement et sexuellement harmonieux.
Cet objectif, de l’avis de notre CIREF, réclame impérativement la promotion d’une nouvelle culture, celle de l’amour et de la sexualité intégrés.
Cette culture comporte des exigences concernant avant tout les parents. Voici quatre exigences fondamentales d’une culture de l’amour et de la sexualité intégrés.
- La reconquête du rôle des parents ayant transmis la vie à des enfants avec la mission de se consacrer au service de l’amour et de la vie.
- L’éducation des parents au sens de leur responsabilité et droit de transmettre à leurs enfants une saine éducation à l’amour et à la sexualité
- La formation des parents à la démarche d’intégration de l’amour et de la sexualité qu’ils ont le devoir de transmettre à leurs enfants, de la naissance à la maturité.
- Un climat social favorisant à nos enfants, à nos ados et à nos jeunes adultes la tâche de l’intégration affective et sexuelle qu’il leur revient d’assumer à chacune des étapes de leur croissance.
Cela peut se réaliser si nous obtenons la collaboration des loyaux collaborateurs des parents et des divers leaders de notre société qui acceptent de prendre le temps d’intérioriser le concept d’intégration de l’amour et de la sexualité.
Il faudrait que ces derniers s’engagent résolument dans la promotion de la culture de l’amour et de la sexualité intégrés parce qu’ils reconnaissent qu’elle est la voie essentielle, voire fondamentale pour faire advenir un monde meilleur pour nos enfants et nos jeunes, en préparant ces derniers pas-à-pas à devenir époux/épouse et papa/maman, si tel est leur choix de vie.
Atteindre ce noble objectif, notre CIREF le sait pertinemment, ne pourra se réaliser
- sans référence à l’Auteur de la création,
- sans définir l’être humain dans sa réelle totalité d’être bio-psycho-social et spirituel,
- sans proposer aux parents et à leurs collaborateurs d’adopter le concept et la valeur d’intégrité, un pilier de la santé holistique,
- sans encourager les parents à adopter avec confiance le puissant et dynamique fil conducteur du développement de la maturité humaine et spirituelle chez leurs enfants.
Il est manifeste que l’humanisme sans Dieu ne peut être la philosophie qui oriente cette pédagogie de la démarche d’intégration de l’amour et de la sexualité que propose notre CIREF. C’est plutôt celle de l’anthropologie chrétienne, qui reconnaît que l’amour et la sexualité sont des réalités humaines riches et complexes et qui, en plus, lui donne une portée insoupçonnée en affirmant que Dieu a créé l’homme et la femme pour :
- qu’ils se réalisent entièrement ;
- qu’ils assurent une descendance.
Or, en parcourant attentivement le PSOC, je découvre que pour avoir accès au soutien financier du ministère de la Santé et des services sociaux, il nous est commandé de s’abstenir d’éduquer nos enfants, nos ados et nos jeunes au sens vrai de l’amour et de la sexualité humaine en ne tenant pas compte de leur dimension spirituelle.
Par expérience de la vie, nous apprenons que l’amour et la sexualité sont des réalités complexes à assumer, autant pour les hommes que pour les femmes. Pour que les deux réalités indissociables de l’amour et de la sexualité soient en équilibre, nous avons besoin d’une force qui nous dépasse, celle de Dieu.
Le défi que veut relever notre CIREF est de taille. Il exige de ramer à contre-courant d’une vision du monde dite neutre ou laïque qui en réalité est une idéologie qui aspire à imposer à l’ensemble de sociétés de la planète la négation de Dieu, celui qui a pensé, créé et voulu la famille, la plus importante des institutions humaines.
Hélas ! nous sommes témoins du long chemin que notre Québec laïc et le Canada ont franchi poussés sur cette route déshumanisante où Dieu est escamoté, sous la pression des athées militants et du féminisme radical, avec, aujourd’hui, quels résultats désolants en matière d’inconduites sexuelles, de violence conjugale, de féminicides, de meurtres d’enfants non encore nés, d’abus de nombreux enfants. Et quoi encore, sur le plan de la santé mentale et de la santé spirituelle de nos jeunes laissés à eux-mêmes, sans avoir reçu de leurs parents une véritable éducation familiale.
Cela dit, notre CIREF pourrait-il espérer avoir l’autorisation de recevoir le Formulaire d’admissibilité du PSOC pour y répondre ? Si la réponse était oui, notre CIREF pourrait-il alors prévoir qu’il y aurait suffisamment de personnes pour l’approuver ? Si je m’en tiens à ma lecture de Facteurs d’exclusion, à la page 10 du PSOC, la réponse est d’avance un NON définitif. Car tout projet à caractère religieux est facteur d’exclusion, de non-conformité aux critères de l’action communautaire autonome. C’est bien la réponse reçue fois après fois de nos gouvernements successifs en perte du respect de Dieu et du christianisme !
La belle et dynamique démarche d’intégration de l’amour et de la sexualité ne peut se réaliser sans la force de Dieu. C’est ce qu’avaient bien compris, dans le passé, mes élèves cégépiens pendant 10 années d’enseignement alors que je leur présentais le cours Fécondité, santé, autonomie. Toujours, je me rappellerai leur insistance à me demander d’élaborer une alternative au cours d’éducation à la sexualité — reçu au niveau secondaire — reconnu par eux comme irrespectueux de leur personne si influençable lors de leur adolescence. Voilà ce qu’humblement, ils ont su reconnaître et exprimer.
Nos leaders du ministère de la Santé et des services sociaux qui promettent un profond virage dans la protection de nos enfants et de notre jeunesse, se pourrait-il qu’ils en arrivent bientôt à reconnaître l’importance de favoriser chez nos enfants et nos jeunes la dimension spirituelle qui fait grandement défaut chez nous, au Québec ? De tout cœur, j’ose l’espérer.
Sinon, que vienne rapidement un nouveau gouvernement qui saura respecter, protéger et conserver nos plus belles valeurs québécoises : Dieu et la famille. C’est l’un de mes vœux les plus chers pour que nos enfants et nos jeunes apprennent à vivre dignement dans notre Québec, autrefois terre de chrétienté.
Solange Lefebvre-Pageau
Fondatrice et directrice du CIREF
Infirmière retraitée
M. Sc., option enseignement
Certificat en théologie
Maman et grand-maman