Montréal, le 13 octobre 2020

 

Madame Michèle Audette
Leader autochtone
 

 

Bonjour, Madame Audette !

Depuis plusieurs années, mon plaisir est toujours grand de vous voir et de vous entendre à la télé. Je reconnais en vous une femme fort compatissante et grandement admirable. J’ai eu l’occasion de vous revoir lors de l’émission Tout le monde en parle, dimanche le 4 octobre 2020, quelques jours après le pénible décès de Madame Joyce Echaquan. Un grand merci d’avoir participé à cette émission.

J’ai particulièrement apprécié entendre ceci : «Le plus beau cadeau qu’on pourrait se faire, serait de “refaire l’histoire” », cela sans négliger de nous faire saisir que pour atteindre cet objectif, nous avions le défi de favoriser chez nos enfants et chez nos jeunes l’éducation aux valeurs de nos ancêtres. Que cela me fut bon à entendre ! Cependant, combien il m’a paru dommage que l’ensemble de votre message n’ait pas été transmis en totalité dans nos médias. Neutralité oblige !

En tant qu’ex-infirmière éducatrice, je ne saurais me taire sur mon profond regret que suite à l’agir inadmissible de l’infirmière face à Madame Joyce, on s’en soit arrêté à identifier comme seule cause la question du racisme. On n’a pas su creuser ouvertement et en profondeur les éléments déclencheurs de cette situation hospitalière déshumanisante.

Pour ma part, au-delà de la mention du racisme — sans doute réel —, je suis profondément contrariée de constater le peu de réflexion sur les paroles prononcées par l’infirmière au chevet de Madame Joyce pour en découvrir la cause ultime. Elle reprochait de façon éhontée à Madame Joyce et à son mari leur droit de gérer le nombre de leurs enfants selon leurs propres valeurs, en laissant entendre que sept enfants, c’était trop pour Madame Joyce et que le couple devait recourir à la contraception et à l’avortement.

Qu’est-ce qui a amené l’infirmière à agir ainsi — à un tel moment — et à être reconnue coupable d’une action certes, ignoble ? Pour ma part, je constate, dans ce cas précis, ces deux éléments :

  • La méconnaissance et, par ricochet, le rejet du concept d’intégrité sexuelle dans le monde de la santé et de l’éducation pour lui substituer la contraception et l’avortement ;
  • Le rejet de Dieu, Auteur de la vie, par une laïcité dite « neutre », mais prônant des choix antireligieux.

À mon avis, le comportement de l’infirmière rejeté, est la conséquence d’une grave démission, voire d’un mépris de l’enseignement du concept intégrité sexuelle dans nos milieux de la santé et de l’éducation, dans notre Québec et dans un Canada, engagés sur la voie des dits droits sexuels déshumanisants.

C’est cette réflexion personnelle que je voulais partager avec vous, Madame Audette, pour qu’advienne un monde plus respectueux de tout être humain — quelle que soit son ethnie ou ses valeurs.

Je vous invite vivement à continuer de nous rappeler haut et fort que pour relever le défi du racisme, nous avons impérativement à nous rééduquer en vérité aux plus nobles valeurs de nos ancêtres.

Voilà, chère Madame Audette, ce que je me sens inspirée de partager avec vous, suite à votre communication à l’émission Tout le monde en parle. De tout cœur, je vous en remercie.

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 Solange Lefebvre-Pageau
 Fondatrice et directrice du CIREF
 Infirmière retraitée
 M. Sc., option enseignement
 Certificat en théologie
 Maman et grand-maman

  

 

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